Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Averroès

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Henri Plon (p. 67).

Averroès, médecin arabe et le plus grand philosophe de sa nation, né à Cordoue dans le douzième siècle. Il s’acquit une si belle réputation de justice, de vertu, et de sagesse, que le roi de Maroc le fit jugé de toute la Mauritanie. Il traduisit Aristote en arabe, et composa plusieurs ouvrages sur la philosophie et la médecine. Quelques démonographes ont voulu le mettre au nombre des magiciens et lui donner un démon familier. Malheureusement, Averroès était un épicurien, mahométan pour la forme, et ne croyait pas à l’existence des démons[1]. L’empereur de Maroc, un jour, lui fit faire amende honorable à la porte d’une mosquée, où tous les passants eurent permission de lui cracher au visage, pour avoir dit que la religion de Mahomet était une religion de pourceaux.

 
Averroès
Averroès
Averroès.


  1. Magiam dæmoniacam pleno ore negarunt Averroes et alii epicurei, qui, una cum Saducæis dæmones esse negarunt. (Torre-Blanca, Délits magiques, liv. II, ch. v.